La table ronde « La nécessaire mobilisation des entreprises
en faveur de l'adhésion » a été animée par M. Radu Florescu,
directeur de Saatchi & Saatchi, et par M. François OLIVER,
Groupe Carrefour
M. Radu Florescu a ouvert les débats en tant que médiateur en
invitant les participants à ne pas se laisser brider par un sujet
qui recouvre de multiples aspects. Il a présenté « Think Tank
Romania », une association qui mobilise de jeunes roumains, de
provenance internationale, qui ont été rapatriés en Roumanie et
qui proposent des stratégies économiques et sociales du point
de vue de la société civile.
M. François Oliver a présenté les succès que représentent les
investissements du groupe Carrefour à Bucarest et les perspectives
de croissance pour les activités de son groupe.
Il a souligné la qualité des dispositifs mis en place en les
comparant avec ceux d'autres régions d'Europe concernées par ses
activités, et insisté sur la politique de formation de Carrefour
qui participe à l'Institut de gestion franco-roumain- l'IFRG,
qui représente un grand succès sur le marché de travail en Roumanie,
notamment dans le cadre du groupe Carrefour, ou la plupart des
cadres exécutifs, dont un grand nombre de femmes, sont de provenance
IFRG.
M. André Ferrand est intervenu pour se prononcer en tant que
dirigeant politique et pour préciser que le partenariat public
privé ne devait pas signifier une omniprésence de l'Etat, un recours
permanent à celui-ci, surtout dans un pays comme la Roumanie qui
doit s'efforcer de tirer un trait sur son passé communiste.
M. Alain Canonne a voulu rappeler la diversité des partenariats
possibles entre le public et le privé en prenant l'exemple de
la coopération décentralisée et des ONG de Roumanie. Il a insisté
sur le dynamisme du milieu associatif roumain comme alternative
au secteur public.
M. Alexandru Popa, conseiller économique du Premier ministre
de la Roumanie a voulu montrer l'efficacité des partenariats actuellement
mis en place, tout en soulignant à son tour la diversité des rapports
qui pouvaient s'établir entre le secteur privé et l'administration.
Il a notamment abordé le programme de construction d'une autoroute
vers la Hongrie, impossible sans le soutien de l'Etat, et permettant
de promouvoir un développement partagé pour tous les acteurs économiques.
Les propos de M. Popa visant l'autoroute construite en partenariat
avec une multinationale américaine ont suscité des vives réactions
de la part de Mme. Rus Bojan, qui a parlé de la nécessité pour
le gouvernement de développer une stratégie réelle de travail
avec le secteur privé, aussi qu'avec le secteur non-gouvernemental.
Présent au colloque, M. Alexis Gressier, représentant le programme
ISPA de la Délégation Européenne en Roumanie nous a fait part
de son point de vue. Dans le cadre de l'Union Européenne, un certain
nombre de règles s'imposent, qui sont nécessaires pour bâtir un
véritable marche intérieur. Ces règles, parfois difficiles a mettre
en oeuvre, parfois contestées, concernent notamment les procédures
de passation des marches publics, selon les principes de compétition
et transparence.
« Think Tank Romania », un laboratoire d'idées innovateur qui
analyse le cadre macro-économique de la Roumanie, représenté à
la table ronde par M. Matei Paun estime que tant qu'il n'y a pas
de cadre législatif cohérent concernant les partenariats publique-privé,
la législation actuelle a plutôt un effet négatif et donne lieu
à la corruption, plutôt que d'améliorer le cadre socio-économique
du pays et de favoriser son intégration à l'Union Européenne.
Mme Anca Ionita a fait part de son engagement au sein de Business
Review , dont elle est la rédacteur en chef, pour le soutien au
dynamisme de l'investissement en Roumanie. Elle a pris en exemple
cette expérience pour appeler de ses voux plus de transparence
et de souplesse de la part de l'administration roumaine, ainsi
qu'une meilleure adaptation aux réalités de l'économie de marché,
à laquelle la Roumanie doit s'adapter.
La Fondation Ithaka souhaite lancer cette année l'OCSR- Observatoire
pour la Responsabilité Sociale dans les Entreprises, en partenariat
avec le Pacte de Stabilité pour le Sud Est de l'Europe, ses partenaires
du secteur privé et le Ministère du Travail, France. Une section
sera dédiée à ces efforts dans le cadre du forum que nous allons
organiser à Paris au mois de Juin.
Notre action fut un succès surtout grâce à la mobilisation des
jeunes étudiants qui se sont montrés très intéressés et qui ont
répondu rapidement à l'appel des organisateurs, dans un très bref
délai. Nous les remercions, en leur promettant que ce n'est que
le début d'un beau projet concernant la jeunesse roumaine à l'ouvre
de l'Europe Unie.
En citant Son Excellence, Monsieur l'ambassadeur Philippe Etienne
pour son investissement personnel dans les causes de la jeunesse
et de la société civile roumaine dans le cadre de son action d'assistance
à l'intégration de la Roumanie dans l'Union Européenne, nous souhaitons
le remercier à nouveau :
« . Mais pour que les jeunes Roumains puissent construire
leur avenir ici, dans leur pays, encore faut-il que la société,
le monde politique soient prêts à leur en donner la possibilité.
Je connais l'attachement des autorités roumaines, de toutes les
forces vives de la nation, à faire une place aux jeunes, dans
les postes de responsabilité. Je souhaite à la Roumanie qu'elle
aille suffisamment vite dans l'application des réformes qui inciteront
les jeunes à suivre cet appel. Ces réformes ne sont pas une exigence
plaquée de l'extérieur. Elles sont la condition de la modernisation
de la société. La lutte contre la corruption par exemple, au delà
de l'exigence morale et de la rationalité économique, n'est-elle
pas d'abord une réorganisation des rapports sociaux de nature
à libérer les initiatives, aujourd'hui trop souvent découragées
? Tel est d'ailleurs le sens profond de l'adhésion à l'Union Européenne,
bien plus que de fermer des chapitres de négociation ou de devenir
membre d'une organisation internationale.
Le Général de GAULLE disait : « nous ne ferons pas l'Europe
si les peuples n'y sont pas ». Je dirais aujourd'hui que « nous
ne ferons pas l'Europe si les jeunes n'y sont pas ». Le peuple
roumain, avec son histoire tourmentée, la jeunesse roumaine, avec
son magnifique potentiel de création et d'enthousiasme, sont nécessaires
à l'Europe. A la Roumanie de nous faire entendre sa voix, avec
les doutes et les espoirs qui sont les siens. Puisse cette rencontre
vous en donner l'occasion. »
Sans sa contribution, cette rencontre n'aurait pas été possible.
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