Les actes du colloque :
Le débat La Roumanie dans l'Union européenne
présenté par M. Mihai Razvan Ungureanu, le Ministre
roumain des Affaires Etrangères, a ouvert les travaux
du colloque. Son discours a été centré
sur l'idée que l'intégration de la Roumanie
suppose deux paris: un pari technique et un pari culturel.
Ainsi, le pari technique se réfère aux solutions
administratives, qui sont a même d'être résolues
par le respect des principes de la bonne gouvernance et par
l'application du cadre légal, dans l'étape ultérieure
la Roumanie étant très attentivement suivie
à cet égard. Le pari culturel vise la société
roumaine dans son ensemble et suppose "l'implication
de tous les citoyens dans le processus de l'européanisation
de la Roumanie"*. De son point de vue, l'Europe unie
ne peut pas être complète sans la Roumanie, mais
également sans des pays comme la Serbie et le Monténégro,
la Macédoine, l'Albanie ou la Moldavie.
Quelques conclusions et nos propositions pour l'avenir :
En répondant au défi* du Ministre des Affaires
Etrangères, l'organisation de cette rencontre avec
l'appui de la société civile rappelle que notre
pays possède 'une société civile divisée,
avec des plates formes de débat européen faibles.
Dans ce contexte, la fondation Ithaka propose la continuation
de son activité initiée auparavant, plus précisément:
l'organisation de débats ayant une thématique
européenne en Roumanie, et dans les capitales les plus
importantes des pays membres de l'Union européenne,
des sessions de formation des journalistes, et l'implication
active des étudiants au débat européen
(voir le programme d'action 2005-2007).
Le débat "L'avenir de l'Europe: la Constitution
européenne" a été soutenu par
M. Pierre Moscovici, le Vice-président du Parlement
européen, le nouveau rapporteur pour la Roumanie au
Parlement européen. Malheureusement, le débat
n'a pas bénéficié de la présence
de l'invité roumain de la fondation, M. Adrian Severin,
député du PSD au Parlement roumain, le représentant
de la Roumanie à la Convention européenne, qui
a regretté son absence, due à un voyage à
l'étranger.
M. Moscovici est un fervent partisan "OUI", pour
la Constitution européenne. Il milite en faveur du
référendum qui aura lieu à la fin mois
de mai en France, la position de son parti socialiste étant
toujours divisé a cet égard. Le point de vue
de M. Moscovici est que la ratification de la Constitution
par les pays membres de l'Union européenne est essentielle
: ce document ne représente pas seulement une clarification
des traités antérieurs, mais surtout une série
de nouvelles propositions fortement nécessaires (i.e
: la création de la fonction du Ministre des Affaires
Etrangères de l'Union, la généralisation
du vote par la majorité qualifié au Conseil
européen, etc.).
En ce qui concerne le rapport du pays que M. Moscovici a
présenté au Parlement européen, son message
a été exigeant mais plutôt positif. Ainsi,
M. Moscovici a déclaré qu'il ne conçoit
pas l'Europe unie sans la Roumanie, mais qu'il nous reste
à parcourir un chemin important jusqu'au moment de
l'adhésion.
La position de M. Moscovici à l'égard du traité de l'adhésion
est que la Roumanie et la Bulgarie signent le Traité le même
jour, le 13 avril, pour qu'il n'y aient pas des différences
entre les deux pays.
M. Pierre Moscovici a déclaré que son attitude
par rapport à la Roumanie est à la fois amicale
et exigeante: "Je suis un avocat de la Roumanie et je
vous conseille de ne pas vous émouvoir à l'égard
des certains déclarations. Vous allez entendre beaucoup
de déclarations dans les semaines à venir. Celles-ci
ne représentent pas la position officielle du Parlement
européen."(M. Pierre Moscovici faisait référence
à l'opinion critique par rapport à l'adhésion
de la Roumanie, opinion exprimée par l'eurodéputé
allemand chrétien-démocrate Markus Ferber).
En ce qui concerne la corruption, le rapporteur du Parlement
européen a déclaré que malgré
le défi réel de la lutte anti-corruption, il
partage l'opinion du président de la Roumanie, M. Traian
Basescu, plus précisément que ce n'est pas juste
de déclarer la Roumanie en tant que pays entièrement
corrompu. Il faudra s'atteler au cas individuels et à
leurs issues.
Quelques conclusions et nos propositions pour l'avenir :
Le Vice-président du Parlement européen a
critiqué le fait qu'on parle assez peu de la Constitution
européenne, dans les médias françaises,
et étrangères. Il a attiré l'attention
sur le fait qu'en signant le traité d'adhésion,
la Roumanie signera dans le même temps tous les traités
de l'Union européenne, dont la Constitution européenne.
La Constitution européenne devra constituer un thème
de discussion plus présent dans les débats parlementaires,
et dans les médias roumains. Consciente de l'intérêt
restreint à l'égard de la Constitution européenne
auprès du public roumain, et de l'importance que la
Constitution a dans le processus d'approfondissement de l'Union
européenne, la fondation Ithaka continuera d'organiser
des débats dédiés à la problématique
de l'Union européenne, avec les médias, la société
civile et le milieu académique.
Le débat « Le stade de la préparation
interne de la Roumanie dans le contexte de l'avis conforme
du Parlement Européen sur le Traité d'Adhésion
de la Roumanie à l' Union Européenne »
présenté par M. Leonard Orban, le Négociateur
Chef de la Roumanie à l'Union Européenne, a
repris le discours du Vice-président du Parlement européen.
Ainsi, M. Orban a apprécié que le Parlement
européen a eu une attitude amicale, mais exigeante
par rapport à la Roumanie, le législatif européen
étant la première institution communautaire
qui s'est exprimé en faveur de l'adhésion de
la Roumanie à l'UE. "Nous sommes convaincus que
le Parlement Européen dira «OUI » à
l'adhésion de la Roumaine à l'UE" a déclaré
le Négociateur Chef, même s'il a rappelé
aussi les positions négatives, comme l'opposition de
certains parlementaires européens conservateurs. Au
cours de cette conférence, Monsieur Orban a mentionné
la nécessité impérative d'assurer une
préparation systématique. De son point de vue,
l'adhésion en 2007 ne résoudra pas seulement
les contraintes liées au passé, mais surtout
mettra les bases d'une Roumanie capable de faire face aux
exigences de son appartenance à la famille de l'Union
Européenne.
Quelques conclusions et nos propositions pour l'avenir :
L'état de lieu déficitaire de certains domaines
problématiques en vue de l'adhésion impose le
suivi de la part de la société civile pendant
la période 2005-2007. Dans ce sens, la fondation Ithaka
qui a identifié et mobilisé les principaux acteurs
ONGs et administratifs impliqués dans ces domaines
a initié le programme de suivi du progrès dans
les domaines déficitaires pour l'adhésion de
la Roumanie à l'UE. Ces rapports réalisés
par la fondation seront envoyés chaque trimestre au
Parlement européen à l'attention de M. Pierre
Moscovici, le rapporteur de la Roumanie au sein du PE. La
fondation s'engage à
organiser des rencontres annuels entre les représentants
des ONGs concernés et les représentants des
Parlements (roumain et européen)
Le débat "Le rôle des média
dans la construction européenne" a été
présenté par M. Luca Niculescu, rédacteur
chef à Delta RFI et correspondent RFI pour l'Europe
de Sud-Est. Le sujet a été débattu par
les journalistes et les étudiants présents dans
la salle. Dans son discours, Monsieur Niculescu a fait deux
distinctions fondamentales. D'une part, dans les journaux
de l'Union Européenne les affaires européennes
font partie du quotidien. Même ci celles-ci ne sont
pas considérées comme étant des sujets
"sexy", il y a un intérêt visible par
rapport à ce sujet. Presque tous les pays européens
ont des correspondants à Bruxelles qui présentent
l'Europe unie dans les médias.
D'autre part, en Roumanie la situation est totalement différente.
Il n'y a pas encore de correspondants à Bruxelles.
Les journalistes roumains n'ont pas une formation spécialisée
dans les affaires européennes et ils ne participent
pas de manière organisée aux réunions
des Conseils Européens. Par conséquent, l'intérêt
pour le sujet est limité et les informations sur l'UE
proviennent rarement d'une source directe. Malheureusement
il manque également des programmes de formation aux
affaires européennes dans le milieu académique.
Pour conclure, malgré la proximité temporelle
de la date de l'adhésion européenne, en Roumanie
il n'existe pas une stratégie intégrée
des médias par rapport aux affaires européennes.
Quelques conclusions et nos propositions pour l'avenir :
La fondation Ithaka va continuer ses efforts de rassembler
les ressources afin de former les journalistes sélectionnés
dans le cadre du programme "Europa Noastra" et de
renforcer les réseaux européens (voir le programme
d'action 2005-2007).
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